salons romantiques

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fev > avril 2019 # C’est LE nouveau rendez-vous proposé par les élèves instrumentistes à cordes et pianistes, pour tous les amateurs de musique de chambre!

Pourquoi revisiter le principe du salon romantique?

Sophie Paul-Magnien, enseignante de violoncelle et de musique de chambre au CRR nous propose un bref retour historique pour mieux comprendre le principe du salon musical au XIXe siècle. Un élément de notre patrimoine artistique qu’elle remet au goût du jour pour le plaisir de ses étudiants et du grand public… en petit comité, s’il vous plait, pour savourer.

Le modèle du « salon » tel qu’il est entré dans la culture européenne s’est développé en France au XVIIIe siècle.
Durant le XIXe siècle, le fleurissement des salons musicaux est associé au développement du piano. Après la révolution, le clavecin et le clavicorde sont descendus au sous sol et le piano, grâce à différentes améliorations lui donnant une palette de nuances plus large ainsi qu’une capacité à soutenir les sons, devient un véritable « orchestre domestique ». Il convient aussi bien pour des solos, pour accompagner la voix ou un instrument à cordes, ou pour transcrire en version de chambre – souvent piano 4 mains – des symphonies.
Au début du XIX° siècle à Paris, parallèlement aux rares salles dédiées aux concerts, des salons étaient aménagés pour la musique, à l’instar des salons littéraires du Siècle des lumières. C’est dans ce contexte que Camille Pleyel inaugura le 1er janvier 1830 ses fameux salons, situés au 9 de la rue Cadet.

À partir du milieu du siècle, dans chaque salon il y avait un piano. La musique était donc présente dans les salons artistiques et littéraires. De nombreux aristocrates et représentants de la bourgeoisie qui tenaient des salons étaient eux-mêmes d’excellents musiciens amateurs. Les salons étaient donc le lieu de foisonnement de multiples disciplines artistiques: peintures, littérature, poésie, philosophie … lieu échanges d’idées, de rencontres mondaines. Sous l’influence d’une atmosphère particulière, pour compléter une réflexion littéraire ou philosophique, les grands maitres musiciens, à l’instar de Chopin, participaient à ces échanges d’idées en improvisant, ou en présentant leurs nouvelles partitions. De nouvelles formes – rondos, caprices, fantaisies – sont écrites spécialement pour ces lieux. On édite des recueils regroupant la « musique de salon », qui s’intitulent « les plaisirs du salon « ou « les succès de salons ». Grâce aux performances de Chopin, Schuman, ou Liszt, le genre « musique de salon » vient à son apogée vers les années 1830. Cependant, devenant de plus en plus populaires, les salons et la musique qui s’y jouait amorcent une décadence progressive. En 1843, Schuman, qui appréciait la musique française de salon, change d’opinion à son égard: « elle devient un mélange de sentimentalité et de vanité pathétique ». On distingue désormais la musique de divertissement, aux compositions virtuoses ou de musique de chambre.

À partir de la fin du XIXe siècle, avec une nouvelle génération de compositeurs, les salons redeviennent le centre névralgique de la création artistique.
Le plus riche exemple de salon parisien est sans doute celui de Pauline Viardot, rue de Douai : Pauline Viardot recevait tous les jeudis soirs de 1871 à 1883. Les réunions commençaient à 21 h 30. C’était des « après-dîners » où l’on servait du thé et des brioches.  Une superbe collection de peinture constituait le cadre, ou le piano côtoyait un orgue Cavaillé – Coll.
L’énumération des artistes, musiciens ou écrivains que Pauline Viardot reçut, avec qui elle travailla ou qu’elle aida est impressionnante. Parmi eux des amis fidèles comme Liszt qui la connut enfant, lui dispensant des leçons de piano, comme Chopin et George Sand, liés à Louis Viardot, comme Clara Wieck, rencontrée à Leipzig en 1838, ou encore comme Ivan Tourgueniev dont elle avait fait la connaissance en 1843 lors d’une tournée à Saint-Pétersbourg. On y croisait également Hector Berlioz, Georges Sand, Jules Massenet, Édouard Lalo, Charles Gounod, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré ou Edvard Grieg (dont le concerto pour piano fut joué ici en avant-première)…

Les salons romantiques proposés par le CRR ont pour objectif de:

  • mettre la musique et les prestations des élèves au cœur de la société
  • retrouver l’ambiance chaleureuse et conviviale d’un salon
  • aller vers une proximité entre le musicien et son public
  • offrir à nos élèves une première expérience de la musique de chambre
  • découvrir la richesse et les sensibilités multiples du répertoire du XIX° siècle, par ses « pièces de genres », « morceaux de salons » , ou mouvements de sonate souvent d’inspiration littéraire ou poétiques .

… pour résumer, faire vivre l’envie d’un partage d’émotions musicales !


LES PREMIERS RENDEZ-VOUS DES SALONS ROMANTIQUES
DU DUO AU QUATUOR EN MUSIQUE DE CHAMBRE
VENDREDI 15 FÉVRIER 2019 [18H30]
HÔTEL DE CLÉVANS
4 RUE LECOURBE – BESANÇON
GRATUIT – SUR RÉSERVATION AU 03 81 87 87 00
SAMEDI 16 FÉVRIER 2019 [16H30]
MÉDIATHÈQUE PIERRE DE COUBERTIN
1, PLACE DE COUBERTIN – BESANÇON
GRATUIT – SUR RÉSERVATION AU 03 81 87 82 13
SAMEDI 13 AVRIL 2019 [16H30]
MÉDIATHÈQUE DES TILLEULS
24 RUE DES ROSES – BESANÇON
GRATUIT – SUR RÉSERVATION AU 03 81 87 80 66

Jauge réduite, pensez à RÉSERVER !